Cogniticien(ne)

Le métier

  • Nature du travail

Des systèmes pour l’homme
Adapter une machine aux futurs utilisateurs, permettre le partage des connaissances, concevoir des outils d’information intelligents... Le cogniticien fait en sorte que l’homme et la technologie coopèrent au mieux. Par exemple, il conçoit des interfaces homme-machines (IHM) adéquates et ergonomiques, il réfléchit sur les niveaux d’automatisation en lien avec les possibilités humaines.

Un expert des facteurs humains
Le cogniticien puise ses méthodologies dans les sciences humaines (psychologie, sociologie, sciences du langage...). Il a de solides connaissances en modélisation du comportement humain et animal, ainsi qu’en traitement de l’information (vision, audition, mémorisation, intelligence artificielle...). Il en tient compte dans ses applications.

Un penseur du futur
Pour que les situations de travail et les systèmes soient améliorés par rapport à ce qui existe déjà, il capitalise l’analyse de l’existant. Il est appelé à faire de l’ergonomie de conception plutôt que de correction, afin de prendre en compte les aspects humains en amont.

  • Compétences requises

Pluridisciplinarité exigée...
Cet expert a, bien sûr, un bagage technique de base pour dialoguer avec les informaticiens, comprendre les systèmes, les limites et les choix apportés à une application. Auquel vient s’ajouter une solide formation en sciences humaines, en biologie et en éthologie (étude du comportement). Enfin, avoir une expertise métier dans le domaine concerné s’avère indispensable pour garder une vision d’ensemble de l’environnement et saisir les enjeux.

Gérer des projets
Gestion et résolution de problèmes, élaboration de projets... Le cogniticien fait preuve de rigueur et sait encadrer une équipe. Il garde toujours à l’esprit le destinataire de l’application. Pour cela, ouverture d’esprit et variété des méthodologies sont de mise.

Savoir s’adapter
Le cogniticien est appelé à travailler dans différents secteurs, avec des clients et des interlocuteurs variés. Cette collaboration au quotidien nécessite des qualités d’écoute et de communication, de bonnes capacités d’adaptation.

Où l’exercer ?

  • Lieux d’exercice et statuts

Un vaste champ d’application
Systèmes de pilotage ou de visualisation, gestion des connaissances, réalité virtuelle, handicap et compensation... le métier est aujourd’hui pluriel. On retrouve ce professionnel dans les domaines de l’interface, des jeux et du multimédia.

Un travail d’équipe
De l’analyse des besoins (analyse fonctionnelle des domaines, des métiers et du facteur humain) jusqu’à la conception et la mise en place, le cogniticien aide à mener un projet dans sa globalité. Il travaille main dans la main avec des informaticiens, des statisticiens, des automaticiens, des psychologues, des ergonomes... Il se fait trait d’union entre plusieurs disciplines.

De la recherche au terrain
Intégré dans une unité de recherche et développement, le cogniticien peut être un chercheur qui va débroussailler un domaine, mener des enquêtes, préparer des données d’étude et de test. Ce travail de préparation aidera ensuite le spécialiste (ingénieur de terrain) à concevoir le produit, qui devra répondre aux contraintes précises d’un cahier des charges et être livré dans des délais fixés.

Carrière et salaire

  • Salaire

Salaire du débutant
Très variable selon la structure et la mission.

  • Intégrer le marché du travail

Plusieurs types de recrutement
Secteur de la défense et des transports, industrie automobile, aéronautique : le cogniticien intéresse les grandes entreprises où la sécurité et les technologies de pointe sont de mise. Au premier chef aussi, les entreprises d’État. PME et PMI, sociétés de service en ingénierie informatique (SSII), entreprises utilisatrices, administrations pourraient suivre, mais sur des créneaux plus pointus (jeux vidéo, multimédia).

Une niche de compétences
À l’actif du cogniticien : gain d’efficacité, réduction des effectifs, accélération de l’innovation, sécurité accrue, limitation de l’erreur humaine, meilleur confort d’utilisation... Interface entre l’informatique, l’automatique et les sciences humaines, ce professionnel a de quoi séduire. Reste que les embauches sont aujourd’hui encore timides.

Un parcours d’évolution
Pour le débutant qui n’a pas encore d’expertise approfondie, cela veut souvent dire commencer par un poste de technicien supérieur. Puis il évolue vers des projets plus conséquents et des fonctions d’encadrement : responsable de projet, manager...

Formation

  • Accès au métier

Bac + 5 de rigueur
Pour devenir cogniticien, cinq ans d’études en sciences cognitives, en informatique ou en mathématiques appliquées, assorties d’une compétence en sciences humaines (pour l’aspect ergonomie et analyse des modes de raisonnement humain).

À l’université, après une licence (bac + 3) de sciences cognitives ou d’un champ complémentaire (informatique, mathématiques, sciences, sciences humaines...), poursuivre par un master professionnel ou recherche : informatique, spécialité des sciences cognitives ; sciences de la cognition et applications... Certains masters sont rattachés à des écoles d’ingénieurs (par exemple, UTC Compiègne).

Les écoles d’ingénieurs recrutent sur concours, surtout à deux niveaux : après le bac pour les écoles avec prépa intégrée (5 ans d’études) ; après une classe prépa, un BTS, le quatrième semestre d’une licence ou un DUT pour les autres (3 ans d’études). Quelques exemples d’écoles ayant une filière informatique et mathématiques appliquées : ENSEEIHT, ENSIMAG, INSA Toulouse... D’autres proposent des options en modélisation. À noter l’Institut de cognitique de Bordeaux qui délivre un diplôme d’ingénieur cogniticien cohabilité par l’université de Bordeaux 1.

Voir en ligne : Onisep